Partition triste
Quelle: Spotify
[Couplet 1]
Un kebab sauce blanche, algérienne sur les frites
Quelques jeunes du quartier m’esquivent des boulettes s’effritent
Derrière un mur sale une fumée s’échappe
Au premier étage, un couple éclate
La vaisselle, j’vois voler des sapes
Les éboueurs passent, Salam alekoum entre parias
Monnaie propre et habits sales
Habits propres et argent sales
J’vis dans les zones abyssales et haïssables
Pas de Jean-Pierre ici, tu parles à Houssa et à Issam
Je sais notre vie ressemble à une boucle de piano triste
Paire de Nike, casquettes, iPod c’est la panoplie
J’ai tellement tenu les murs que j’ai la vertébrale oblique
Certains remplissent le frigo grâce à quelques barreaux d’shit
Ça mange d’la drogue, l’héro fait des ravages
Les toxicos aux mains gonflées me font pèter la valve
Harcèlent pour du produit, même quand t’es un mec propre, honnête
On a des grands problèmes, vivement qu’on rentre au bled
Mal au cœur quand j’les vois partir au poker au casino
Pendant qu’j’écris des 32, investis dans la Tassimo
Mon ami d’enfance sort de l’usine, il a déjà six mômes
Et moi j’ai pas tenu deux jours à faire livreur chez Maximo
T’oses pas aller chez ton pote, t’as une chaussette trouée
À chaque fois que tu mates ton bloc tu te sens comme écroué
Sommes-nous victimes, ou sauvés d’un milieu pire ?
Punis mais pas bannis
En somme j’suis venu le dire
[Refrain]
On fait notre vie sur une partition triste
J’suis désolé d’vous partager ma vision grise
Sur un tas d’immondices, j’t’ai pas dit mon fils
J’cherche encore les clés d’la vertu dans ma prison de vices
[Couplet 2]
On s’lève au gré des faits divers
Tache de café sur un quotidien
Même ton voisin, ton poto peut faire les gros titres, hein ?
Sois pas trop émotif, ni même dans l’ego trip
Derrière les gros types arrogants se cache bien des maux tristes
Les darons du foyer vont gratter des clopes
Tu repenses aux belles années, quand tu vannais tes profs
Avant d’avaler des drogues, puis les balais, les brosses
Tu rêves de quitter la rue car t’as vu caner des proches
Les yeux brulés par le sel
T’as jamais vu la mer, la montagne
Et moi j’suis triste quand j’repars de Sète
Un week-end chez moi peut valoir une vie en enfer
Si t’as peur de tomber dans le vice, soit content si on t’enferme
J’aime regarder d’la fenêtre comme si j’étais en sécurité
Je sais qu’après chaque prière, quelque part on s’est purifié
Si t’as réussi te la raconte pas
T’as réussi que socialement si t’es un patron de bar
J’ai grandi entre les schlags et les filles-mères
Les drames et les vipères
Les frasques et les mis-per falsch
Désabusé quand j’vous vois avec des slips Versace
Des pulls roses, des slim et t’appelles ca tes plus belles sapes ?
Amour et haine se mêlent, nous mettent des coups d’semelle
On parle de nos motivations, mais elles ont toutes sommeil
Sommes-nous victimes ou sauvés d’un milieu pire ?
Punis mais pas bannis
En somme j’suis venu le dire
[Refrain]
[Couplet 3]
J’voulais vous dire à quel point j’vous aime et vous déteste
Les villes nouvelles et toutes les tess
Au fond j’m'en tape si mon couplet découpe des têtes
Sachez que pour eux on est qu’des sous-hommes, des bouts d’metèques
Et j’pousse mes textes au martyr artistique
Sapristi, j’ai faussé toutes leurs statistiques
J’habite à Metz, ici on marche sur un fil avec des après ski
Si t’as un peu de chaleur dans ton cœur on t’apprécie
Les p’tits haineux vous avez quelque chose qui m’émeus
Un mal-être viscéral, qui souvent vous pique les yeux
Même trop d’lâcheté et j’t’envoie une cass-dé
Toi qui balance ton frère pour acheter un full HD
L’homme est de fer matériel même le fer a plus de cœur
Les frères abusent de sœurs
Et les mères ont justes peur
Pour leur ptit fiston squatteur de hall gîtés
Peur de voir le petit au JT, plein d’animosité
On a d’ces maladies communes dans les villes
On crève à l’usine dans l’nord
Au sud on s’tue dans les vignes
Puis c’est la rue et sa rengaine
Une fois épuisé ça part en guerre
C’est le fruit d’une rancœur à part entière
Aimez-vous les uns les autres parait-il
J’vois pas d’amour ici, pour mes khos d’Palestine
Si en France la vie est dure, là-bas la vie n’est plus
Dis-moi tu préfères la mort ou la maladie des murs ?
On rêve d’arriver aux portes du paradis, émus
Partagé entre les deux forces d’une âme vile et pure
Mais là, ça vend la poudre aux yeux ou la poudre au nez
Les clés d’un jardin fané dans c’monde goudronné
D’un commerçant à l’autre je vois les vices du mal
Seule différence c’est qu’le dealer n’ouvre pas à 10 du mat’
Courage. Sommes-nous victimes ou sauvés d’un milieu pire ?
Punis mais pas bannis
En somme j’suis venu le dire
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