Memento mori Songtext - Lucio Bukowski

Memento mori - Lucio Bukowski

[Couplet 1]
Ce matin je respire mais je suis un homme mort
À la recherche vaine d’un étrange sycomore
L’écriture me sauve quand il n’y a plus d’air
Mes poèmes finiront à la soupe populaire
Les rues s’entrelacent, encore dénuées d'âmes
Dénuées d’art, têtu et tard
Têtu épars, ombre dès la naissance
La peur au ventre, angoissé par essence
Je retire mon linceul pour mieux le foutre au sale
Mes rêves ramassés par le Samu social
Tout n’est qu’enfer et le ciel n’est qu’appât
Vous et moi savons bien qu’on en sortira pas
Ma vie est simple et modeste comme l'ascète
La tienne sent le shit, la routine et la 16
Disons qu’au final on en reste au même point
Devenant compost pour les gosses de demain
J’imagine mieux mais me tire avant l’heure
M’imagine vieux mais je meurs avant l'or
Il me reste peu de temps comme pour Dylan Thomas
On crèvera tout seul, anonyme dans vos masses
J’ai rien à offrir si ce n’est des chansons
Des images et des traits détachés du Canson
Si ça te touche, c’est que j’ai égalé Dieu
J’ai rien contre les tiens, j’préfère m’éloigner d’eux

[Couplet 2]
Ce matin je respire et c’est quand même jouissif
J’apprécie mieux en chute libre ce récif
D’un récit, j’ai reçu plus de sens que de foi
D’un récit, j’ai reçu plus de larmes que de voix
Que de fois on échoue en bons démons déchus
Ils parlent de péchés, seul héritage échu
Moi j’aime bien trop la vie pour ignorer la tienne
Mon royaume esseulé pour ta chevelure ébène
Je pense à la mort au moins une fois par jour
Jamais de la mienne et c’est là le parjure
J’ai peur pour les miens mais je connais les règles
J’voudrais juste un peu d'temps, juste un peu d’air
La putain osseuse se pavane dans les rues
A chaque mort je resonge combien de fois j’ai ri
La paix de l’âme ne s’ra jamais qu’une trêve
Rien ne s’échappe au-delà de nos lèvres
La putain osseuse se pavane dans les rues
A chaque mort je resonge combien de fois j’ai ri
La paix de l’âme ne s’ra jamais qu’une trêve
Rien ne s’échappe au-delà de nos lèvres
Je cache mes terreurs dans des noyaux d’ogives
Vulgaire pantin au bout d’un stylo ivre
Après chaque scène je m’sens vide et lucide
Compter les cachets est une forme de suicide
Je tue les minutes en lisant des poèmes
Mes coups de cafard ne sont pas vos problèmes
Je goûte l’isolement comme le roi de Defoe
Penser la mort, c’est la subir deux fois
Je gratte mes papiers comme de beaux épitaphes
N’ayant que des mots en guise d’héritage
Mes ex-voto étalés sur dix pages
Je vis en sourdine comme vous tous et puis taffe
Je gratte mes papiers comme de beaux épitaphes
N’ayant que des mots en guise d’héritage
Mes ex-voto étalés sur dix pages
Je vis en sourdine comme vous tous et puis taffe


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